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études-coloniales
4 décembre 2007

le système colonial a été profondément injuste (Nicolas Sarkozy)

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le  système colonial

a  été  profondément injuste

Nicolas SARKOZY

 

(...) Je suis venu en Algérie pour bâtir entre nos deux peuples un avenir de solidarité partagée. Parler d‘avenir, ce n'est pas ignorer le passé. Je suis convaincu depuis toujours que pour bâtir un avenir meilleur on doit au contraire regarder le passé en face. C'est d‘ailleurs ce que nous avons fait en Europe.

à l'intérieur d'un système injuste, beaucoup

ont aimé l'Algérie

C‘est le travail de mémoire que je suis venu proposer au peuple algérien. Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité.

Mais il est aussi juste de dire qu'à l'intérieur de ce système profondément injuste, il y avait beaucoup d‘hommes et de femmes qui ont aimé l'Algérie, avant de devoir la quitter. Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long d‘une guerre d‘indépendance qui a fait d‘innombrables victimes des deux côtés. Et aujourd'hui, moi qui avais sept ans en 1962, c'est toutes les victimes que je veux honorer.

Notre histoire est faite d'ombre et de lumière, de sang et de passion. Le moment est venu de confier à des historiens algériens et français la tâche d'écrire ensemble cette page d'histoire tourmentée pour que les générations à venir puissent, de chaque côté de la Méditerranée, jeter le même regard sur notre passé, et bâtir sur cette base un avenir d‘entente et de coopération.

Notre relation n'a pas d'équivalent. Ce n‘est pas qu'une question d‘histoire. C‘est d'abord une affaire de géographie : nous sommes voisins de part et d‘autre d‘une mer qui a toujours été un trait d'union et non une barrière. C‘est enfin et surtout l'intensité unique de la relation entre nos deux peuples. La communauté algérienne est la première communauté étrangère en France. Mais plus important encore, c'est aujourd'hui un français sur dix qui éprouve pour l'Algérie des sentiments très forts parce qu'il y est né, parce qu'il y a vécu, parce que ses parents ou ses grands-parents en sont venus et ont fait le choix de s'établir en France.


L'antisémitisme : le visage de la bêtise et de la haine

Faire le choix d'une pleine intégration dans notre République ne signifie pas renoncer à ses racines. Au contraire : les deux doivent aller ensemble, et c'est ainsi que nous pourrons bâtir dans l'ouverture, la tolérance, le respect de l‘autre, un avenir partagé. En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute expression de racisme, toute forme d'islamophobie, toute forme d'antisémitisme. Quand on menace un Arabe, un Musulman ou un Juif en France, on menace la République. Le racisme, l'islamophobie, l'antisémitisme ne s'expliquent pas, ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde. Il n'y a rien de plus semblable à un antisémite qu'un islamophobe. Tous deux ont le même visage, celui de la bêtise et celui de la haine.

Le peuple algérien, au cours des années 90, a eu à livrer un terrible combat contre la barbarie terroriste. Les terroristes sont des barbares. Le peuple algérien a combattu, seul, au nom de valeurs qui nous sont communes : la tolérance, la liberté, le refus de la violence. Sa victoire sur le terrorisme est un succès majeur qui nous concerne tous, car l'installation à Alger d'un régime de type taliban n'aurait pas été seulement une tragédie pour l'Algérie : elle aurait été une catastrophe pour tous les pays riverains de la Méditerranée.

Je n'ai jamais été de ceux qui ont donné des leçons aux Algériens pendant ces années sombres. D'abord parce que l'Algérie n'a pas de leçons à recevoir. Et ensuite parce que ceux qui lui faisaient la leçon se plaçaient de facto du côté des ennemis de la démocratie. Je dirai demain au Président Bouteflika mon respect pour le courage et la détermination du peuple algérien tout au long de cette épreuve. Je lui dirai aussi la confiance de la France dans l‘avenir de l'Algérie.

Oui, j'ai confiance. Oui, je crois en l'avenir de l‘Algérie. Une Algérie stable et pluraliste, prospère et dynamique, capable de transformer sa richesse d'aujourd'hui en investissements pour demain. Une Algérie où tous les Algériens doivent pouvoir espérer un avenir meilleur. Participer à cette grande ambition est dans notre intérêt. Parce qu'un échec de l'Algérie serait aussi un échec pour la France et serait un échec pour toute l'Europe. Nous devons tous contribuer à l‘avenir de l'Algérie, dans le respect de ses choix et de ses souhaits, avec amitié. Mieux : dans un esprit de fraternité. C‘est pourquoi nous devrons aussi aller plus loin pour faciliter la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée.

Nicolas Zarkozy
3 décembre 2007, Alger

________________

 

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Koléa, rue du Marché à l'époque coloniale

 

la perception politique

n'épuise pas la réalité historique

Michel RENARD

 

L'homme politique affronte le passé à travers les éléments historiques constitutifs des identités (nation ou autre...) mais aussi à travers les rapports de force créés à partir des mémoires.

Réclamer, comme les dirigeants algériens, la qualification du passé colonial par les titres de "crime contre l'humanité" ou de "génocide" n'a rien à voir avec l'intelligence historique. C'est un expédient permettant d'éviter le bilan de 45 ans d'indépendance et cultivant un sentiment anti-français comme un dérivatif utile face aux déboires quotidiens dans lesquels se débat la population algérienne.

De son côté, le président français refuse une repentance non seulement parce qu'il n'en accepte pas les présupposés (un bilan univoquement négatif de la période coloniale) mais parce que cela placerait la France en position de faiblesse dans les rapports diplomatiques avec l'Algérie. Il tient compte, en sus, des mémoires catégorielles s'exprimant dans la société française en cherchant à maintenir un équilibre entre elles.

Il en sort donc des formules comme celles du 3 décembre à Alger : reconnaître "l'injustice profonde" du "système colonial" et persister à dire qu'une partie de ses protagonistes "dominants" ont vécu une autre expérience, une relation d'amour avec leur pays de naissance. C'est "mieux" que les diatribes algériennes officielles, mais cela reste de la politique. Et ne saurait rendre compte - ce n'est d'ailleurs pas son objet - de la complexité des interrelations durant la période coloniale.

Affirmer que le "système" colonial (la colonisation ne fut jamais un "système"...) a été "profondément injuste" n'est ni vrai ni faux. À ce niveau de généralité, il s'agit d'une abstraction dont on peut se demander qui la vivait ainsi de 1830 à 1962. Certains ont indéniablement conçu leur destinée dans les termes de l'injustice et de l'oppression : les résistants à la domination coloniale, les militants nationalistes... mais cela n'a jamais fait "un" peuple. La plupart ont probablement vécu dans un autre horizon mental. Car la perception politique d'une situation n'épuise pas, loin s'en faut, la psychologie de la vie quotidienne. Ni les espérances de s'en arracher.

Michel Renard

 

en Algérie coloniale :

 

il y eut ceci...

insurrection_Margueritte
convoi de prisonniers algériens à la suite de
l'insurrection de Margueritte (1901)

 

mais aussi cela...

int_rieur_d_un_caf__maure
intérieur d'un café maure : un "Européen" et des "musulmans"
(carte datée 1902)

 

h_pital_Tlemcen
hôpital de Tlemcen : l'infirmière et les malades convalescents

 

Orl_ansville_march_
la "domination" coloniale ne se réduit pas à la conflictualité
ouverte et permanente

 

Blida_march__europ_en
"indigènes" et "Européens" dans ce "marché européen" à Blida

 

B_ne_march__arabe
"Européens" et "indigènes" dans ce "marché arabe" à Bône (Annaba)

 

Sidi_Bel_Abb_s_march_
modestie sociale ce ces "Européens dominateurs"

 

 

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3 décembre 2007

Algérie : reconduire les servitudes volontaires

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Reconduire les servitudes volontaires

Au moment même où s’élaborait un appel* initié par des historiens algériens et français qui «demande aux plus hautes autorités de la République française de reconnaître publiquement l’implication première et essentielle de la France dans les traumatismes engendrés par la colonisation en Algérie, une reconnaissance nécessaire pour faire advenir une ère d’échanges et de dialogue entre les deux rives, et, au-delà, entre la France et les nations indépendantes issues de son ancien empire colonial», le ministre algérien des anciens combattants, Mohammed Cherif Abbès, dans un entretien accordé lundi 26 novembre au quotidien algérien Al-Khabar, évoque l’origine juive du président ou de tel ou tel de ses ministres, et attribue l’élection présidentielle au «lobby juif qui a le monopole de l'industrie en France». Rappelons que c’était le même Mohammed Cherif Abbas qui avait lu, le 5 mai 2005, lors d’un colloque à Sétif, l’incroyable discours qui assimilait la colonisation au nazisme, et les fours à chaux d'Heliopolis (Guelma, 1945) aux fours à gaz d'Auschwitz, en présence d’historiens français dont un certain nombre avaient quitté la salle.

Indépendamment du caractère grotesque de cette déclaration – qui, apparemment, n’a guère soulevé de protestations en Algérie et qui a même été soutenue par le président de l’Organisation nationale des moudjahidin, Saïd Abadou –, indépendamment de «la résurgence qu’elle manifeste des préjugés antisémites les plus nauséabonds», pour reprendre les termes du communiqué de la Ligue des droits de l’homme, elle est révélatrice d’un certain état d’esprit, dont la conclusion de cet entretien donne quelques clés : «Aujourd’hui des rapports d’égal à égal ne sont pas envisageables, les Français ne sont pas prêts, en particulier durant le mandat de M. Sarkozy. Si je devais rencontrer le président français, je lui dirais : “Faute avouée est à demi pardonnée”

À quoi servent «les juifs» dans la rhétorique du pouvoir algérien actuel, au prix d’un déni de l’histoire de l’Algérie dans laquelle s’inscrit l’intime du rapport entre musulmans et juifs indigènes ? À nourrir indéfiniment le ressentiment pour se légitimer et refaire du consensus – et quel consensus ! –, à faire fond de commerce d’un antisémitisme latent très sensible dans les cercles du pouvoir et dans les mouvances islamistes ; à rejouer la colonisation, et la fierté nationale sur un théâtre désert auquel personne ne croit plus ; à «reconduire les servitudes séculaires propres à un passé révolu» (Mohammed Harbi, «Une presse sans déontologie», juin 2005).

Ce sont précisément ces servitudes séculaires que l’appel «France-Algérie : dépassons le contentieux historique» (http://www.ldh-toulon.org) se propose d’ébranler, c’est cette parole d’égal à égal à laquelle il donne réalité, sans qu’il soit question de repentance, de faute ou de pardon : il est question de la reconnaissance par la République française d’un fait historique donné. C’est le déni des faits qui ouvre la porte au racisme, qu’il soit contre les Arabes ou contre les juifs : aux citoyens algériens de découvrir ce que l’antisémitisme officiel veut dénier.
 

Paris, le 2 décembre 2007
Association du Manifeste des libertés

* Appel rendu public le 1er décembre 2007, dans Le Monde :
(http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-984515,0.html),
l’Humanité, et dans les quotidiens algériens El Watan, le Quotidien d’Oran  et Al-Khabar (en arabe, et que nous soutenons (il est affiché pour signatures sur le site de la LDH-Toulon : http://www.ldh-toulon.org).

 


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Mohamed Cherif Abbès : "(les) véritables architectes de l’arrivée
de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France
".


- interview du ministre algérien des Moudjahiddines (Anciens combattants), Mohamed Cherif Abbès : texte sur le site voltairenet.org

- Mohamed Cherif Abbas : bio

- Algérie : message d'accueil antisémite pour Sarkozy: lefigaro.fr

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la synagogue d'Alger, place Randon, à l'époque coloniale


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2 décembre 2007

D'Algérie (bande dessinée de Morvandiau)

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D'Algérie...

une bande dessinée de Morvandiau (novembre 2007)

 

 

Luc Cotinat, alias Morvandiau, alias Christine de Saint-Simon, alias Luc Lémans, est dessinateur.

morvan2

 

extrait d'un reportage sur Morvandiau

 

 

 

(...) Puis son visage s’assombrit avant d’évoquer un projet plus intime, qui lui tient à cœur depuis 1994, depuis l’assassinat de son oncle par le GIA à Tizi-Ouzou. “Ma famille paternelle est pied-noir. Mon père a grandi à Alger avant de venir faire ses études à Rennes, où il est resté. Mon oncle, lui, était moine là-bas.” Il aimerait remonter les fils de l’histoire familiale, avec des interviews filmées, pour comprendre cette autre guerre sans nom dans une Algérie qu’il connaît peu. Pas drôle, même si “on peut rire de tout”.

source

 

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- Le site de Morvandiau, consacré à D'Algérie

L'idée du livre D'Algérie est née en 2003. Il m'a fallu du temps pour, conjointement, préciser mon projet, sa tonalité, et digérer puis synthétiser les documents glanés, lus ou vus ici et là.

Comme pour mes livres précédents, bien qu'il soit très différent de ceux-ci, j'ai dû m'efforcer d'avoir en tête une voix et un ton particuliers qui me permettraient de borner son écriture.

Bref, de trouver la distance nécessaire.

L'expérience de chercheurs en sciences humaines me fut, de ce point de vue, d'un grand secours. Comme Pierre Bourdieu , d'autres - Germaine Tillion, Romain Bertrand ou Clarisse Buono - m'ont donc mâché le boulot !

Les plus curieux d'entre vous auront déjà visionné ici un documentaire sur l'ethnologue Germaine Tilliono (dont il semble difficile de ne pas être admiratif).

Par ailleurs, le fort intéressant site Études Coloniales m'a permis de découvrir le travail de Romain Bertrand.

 extrait de ce site : 28 novembre 2007

85_2007101247

- commander : D'Algérie, Morvandiau, éditions Maison Rouge, novembre 2007.

 

9782917327005FS

 

- retour à l'accueil

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  • Ce site édite une revue en ligne qui encourage les savoirs et les recherches consacrées à l’histoire coloniale et post-coloniale, à l'histoire des constructions mémorielles et des immigrations d’origines coloniales
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